C'est effectivement le sentiment partagé par le visiteur qui pénètre dans le domaine de Jacques Servières, interpelés par l'impertinence des œuvres sculptées. Ils voient des totems, des déesses et des personnages mythologiques qui peuplent une belle esplanade verdoyante à deux pas de la Marne si sereine et tranquille. "La Marne est près de moi et me donne du courant. C'est mon petit parc de rêve, ma Folie!"
En 2004, il poursuit son œuvre, "chemin faisant". Au départ de la création, il y a un bloc de calcaire, un vague schéma directeur et les idées qui viennent petit à petit, au fil de l'inspiration que l'on pourrait comparer à une femme, se refusant ou non à vous... Et il y a aussi les souvenirs de voyages lointains qu'apprécie tant l'artiste : le Cambodge, le Népal...
Rien ne semble avoir changé dans la façon de sculpter depuis l'aube de l'humanité : une pierre qu'il faut tailler avec les outils adéquats.
Rien d'étonnant à ce que le sculpteur se sente marginal dans notre monde où tout va vite : "ma sculpture est en décalage par rapport au monde technologique (...), par rapport à ce que l'on vit dans le quotidien. En même temps, je m'aperçois qu'elle fascine !".
Ses maîtres : Bourdelle et les artistes qui œuvraient au cœur des années trente dans des lieux aussi fascinants que le Musée des arts océaniens de Vincennes (avec ses fameux bas-reliefs sculptés) ou le Trocadéro et ses statues magiques. Une certaine idée du classicisme ou les modèles étaient représentés avec une relative sensualité. Jacques Servières prend acte de ses illustres prédécesseurs avec la volonté affichée d'y ajouter l'esprit bande dessinée. Bref, un "côté déconneur". Voilà le secret révélé des sculptures de la Dhuys : ici l'inspiration évolue avec l'âge et avec les préoccupations existentielles essentielles...
Sur un terrain communal cédé et entretenu par la mairie de Chessy, notre artiste s'acharne à peaufiner son grand œuvre, au rythme de deux sculptures monumentales par an. Elles sont aujourd'hui une trentaine à peupler cet espace imaginaire devenu peu à peu réalité, principalement le long du GR. Son inspiration : un bestiaire imaginaire et délirant constitué d'animaux mythiques et disparus, à moins qu'ils n'aient jamais existé ! Et les femmes, dont les corps révèlent des courbes ensorcelantes et toujours inspiratrices.
L'histoire de ce site remonte à 1987. Jacques Servières, sculpteur régional par ailleurs enseignant à Chelles, a toujours connu la Marne, la rivière apaisante et inspiratrice.
L'aqueduc bombardé pendant la guerre lui a fourni la matière à son rêve : une pierre calcaire qu'il façonne désormais au gré de ses envies, de ses désirs et de ses délires. À coups de masse et de burin.
C'est à Chessy, un village situé au sortir d'une boucle de la Marne en amont de Lagny, que Jacques Servières a créé le Jardin des sculptures de la Dhuys, concrétisant au bord de la rivière une idée particulièrement originale en récupérant les pierres d'un pont détruit au cours de la Seconde Guerre mondiale pour réaliser des œuvres singulières.
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